Quatre jours après une belle victoire à Paris, Francis Gillot – très détendu – s’est présenté devant la presse. L’entraîneur des Sang et Or espère beaucoup des deux prochaines rencontres de Championnat, lors desquelles le RCL recevra deux fois (Rennes samedi, puis Nantes une semaine plus tard).
Francis, commençons par un petit point sur le groupe.
Il y a trois blessés. Yoann Demont ne s’est pas entraîné aujourd’hui en raison d’un problème au mollet, et Aruna Dindane est gêné à son tibia. Leur programme est allégé par prévention, et je pense pouvoir compter sur eux samedi. Ils s’entraîneront d’ailleurs normalement dès demain. Issam Jemaa reprend, lui, tout doucement. Son absence est plus longue que prévu. Il ne reviendra pas avant deux-trois semaines. Sa blessure au genou était sérieuse : il a failli devoir se faire opérer des croisés.
Sur quoi axez-vous cette semaine d’entraînement ?
Quand on joue le dimanche, la semaine passe vite ! Lundi, les joueurs ont effectué le traditionnel décrassage. Mardi, ils étaient au repos. Hier, nous avons fait une séance physique. Aujourd’hui, nous avons travaillé la conservation du ballon dans des espaces réduits, le travail devant le but, qu’il s’agisse des coups de pied arrêtés ou du jeu aérien.
Quatre jours après la victoire au Parc des Princes, quelle analyse faites-vous du match contre le PSG ?
On essaye de comprendre pourquoi on s’est fait bouger en première mi-temps. Nous n’avons que des hypothèses. La fatigue liée au match de Coupe de l’UEFA a peut-être pesé. La veille à l’entraînement, les joueurs étaient émoussés. J’avais d’ailleurs écourté la séance. Cela explique peut-être le fait que l’on ait eu du mal à se mettre en route. On a mal démarré le match, les Parisiens nous ont mis une grosse pression dans les cinq premières minutes, et cela s’est ensuite enchaîné. On explique la première mi-temps ainsi. Maintenant, nous n’avons aucune certitude, et il peut y avoir d’autres explications. Je pense que Paris avait aussi surestimé ses forces en première période : ils ne pouvaient pas tenir 90 minutes. Il fallait qu’on élève notre niveau de jeu car le leur allait baisser. Cela allait s’équilibrer. J’avais dit à Daniel [Cousin] : “Tu vas avoir une occasion. Si tu la mets, on revient dans le match.” C’est ce qu’il s’est passé au bout de cinq minutes.
Daniel Cousin et Olivier Thomert n’avaient pas inscrit le moindre but en Championnat avant le match au Parc. Leur retour en forme constitue représente des solutions en plus…
Il faut attendre avant de parler de retour en forme ! Mais il est évident que c’est intéressant de savoir que l’on peut compter sur plus d’attaquants. Dindane a inscrit sept buts, Jussiê quatre. Mais il faut d’autres joueurs, notamment en cas de blessure ou de méforme. De plus, on va bientôt entrer dans une période où nous jouerons deux fois par semaine. Il est donc important d’avoir de la fraîcheur et davantage de choix.
Comment appréhendez-vous cette période qui va jusque la trêve ? Lens semble être en mesure de pouvoir prendre la deuxième place derrière Lyon.
Certes, mais à Noël, nous ne serons qu’à la moitié du Championnat. On a l’occasion de faire le trou en recevant deux fois de suite. Mais il suffit de regarder les résultats pour constater que lors de chaque journée, il y a des nuls et des victoires à l’extérieur. Ce ne sont pas toujours ceux qui reçoivent qui gagnent. Samedi, nous recevons Rennes, qui vient de battre Lyon en ayant fait un gros match. Les Bretons ne sont pas à leur place au classement. Nous devons nous attendre à un match musclé. Ce sera difficile de gagner, il faudra faire un bon match. Ensuite, nous affronterons Nantes, qui aura besoin de points.
Vous attendiez-vous à une défaite de Lyon à Rennes ?
Il fallait un concours de circonstance, et les Rennais l’ont eu. Ils ont en plus fait un gros match. L’OL ne pouvait compter ni sur Chris, ni sur Fred. Ils étaient un peu moins bien, deux-trois joueurs étaient en dessous de leur niveau. En deuxième mi-temps, le gardien rennais a tout arrêté. Les Lyonnais ont tellement d’avance au classement qu’ils ont peut-être eu une certaine décompression. Ce sont des choses qui peuvent arriver et qui sont logiques. Et puis, c’est toujours difficile d’aller gagner à Rennes. Cette défaite va permettre aux Lyonnais d’être plus concentrés, de resserrer les boulons et de repartir pour une nouvelle série… qui – je l’espère – se terminera contre nous.
Devez-vous également resserrer les boulons, votre groupe restant sur deux bons matches ? Ne craignez-vous pas une sorte d’euphorie ?
Je les avais déjà prévenu avant le match à Paris. Ce n’est pas parce que l’on gagne quatre fois de suite à Paris qu’il suffit de mettre les godasses et d’aller faire le clown au milieu du Parc. Il fallait fournir des efforts, ce que nous n’avons pas fait en première mi-temps. On ne peut pas gagner de match sans effort.
Comment expliquez-vous le fait que votre message ait davantage été entendu en seconde période qu’en première ?
Cela n’a rien à voir. Ce sont les joueurs qui sont sur le terrain. Si un joueur est motivé, il apporte quelque chose à l’équipe. S’il traîne les pieds, il n’amène rien. Cela dépend de la mentalité du joueur. J’aurais pu faire entrer Daniel Cousin à la mi-temps sans que rien ne change. C’est un coup de poker : parfois ça réussi, parfois non. Cela dépend de l’envie du banc d’amener quelque chose. Si on veut aller loin, il faut compter sur une vingtaine de joueurs qui ont conscience qu’en étant sur le banc, ils peuvent amener quelque chose lorsqu’ils rentrent. Chacun peut amener quelque chose à l’équipe. C’est pour cette saison que les Nancéens réussissent. Pas parce qu’ils sont meilleurs que les autres.
Comment voyez-vous le match contre Rennes ?
Ils ne marquent pas beaucoup de buts et n’en prennent pas énormément non plus. On se souvient du match de la saison dernière, même si ce n’est plus le même entraîneur. Daniel Moreira est remplaçant, ce qui prouve la qualité de l’effectif. Samedi, des joueurs importants seront absents, mais ils ont tout de même une bonne équipe.
Comment se passe la transition entre un match où on réagit et un autre où il faut agir ?
On a un objectif de deux matches à domicile. Depuis le début de saison, on est souvent entre la troisième et la septième place. Nous aimerions engranger des points pour ne pas redescendre à la septième ou huitième place en cas de faux pas. Il ne faut pas toujours être sur la corde raide et devoir obligatoirement gagner à domicile. Un jour ou l’autre, nous aurons probablement un couac. Mais nous ne sommes pas trop mal pour l’instant puisque nous avons quatre points de plus que la saison dernière. Or à la trêve, nous étions deuxième avec 32 points. L’équipe s’améliore. Il faut maintenant le montrer sur quatre-vingt dix minutes.
On constate une différence par rapport à la saison dernière : les blessés. Comment intégrez-vous ce changement ?
Il faut s’adapter. À Paris, Eric Carrière a par exemple joué milieu droit, et je voulais que Kovacevic soit dans la zone de Kalou. Ça a bien marché. Cela permet aux joueurs de progresser tactiquement et d’être moins prévisibles pour l’adversaire. Lacombe ne devait pas penser que Carrière jouerait à droite. Peut-être cela les a-t-il perturbé. Quelques semaines plus tôt, Demont a évolué plus haut. Cela passe par ce genre de solution. Le problème, c’est que j’ai moins de choix au moment de composer l’équipe.
Jeu 9 Nov - 19:21
